EXTRAITS :
«La Economía Ecológica y el desarrollo en América Latina» (2009)
par WALTER PENGUE
Ingénieur agronome et maître en politiques environnementales et territoriales de l’Université de Buenos Aires (Argentine).
Docteur en agroécologie de l’Université de Cordoue (Espagne).
Professeur adjoint du Groupe d’Ecologie du Paysage et de l’Environnement, GEPAMA, UBA.
Membre du Comité Scientifique sur la gestion des Ressources Naturelles
pour le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE).
Membre fondateur du Réseau Ibéroaméricain d’Economie Ecologique (REDIBEE),
de la Société Internationale d’Economie Ecologique (ISEE),
auteur de nombreuses publications dans le domaine de l’économie écologique et de l’agriculture soutenable.
REVOLUTION DE LA SOUTENABILITE
NOUS DEVORONS LE MONDE
Nous voyons tous clairement que nous expérimentons une crise. Certains auteurs l’appellent “crise de civilisation”. Mon opinion est que l’espèce humaine est en train de dévorer littéralement la planète. Depuis la révolution industrielle, l’homme exige des ressources de façon toujours plus intense. Bien entendu, la consommation de biens et de services est indispensable pour satisfaire les besoins humains mais au-dessus d’un certain seuil, cela devient du consumérisme.
Cela a créé un déphasage entre les exigences de la croissance économique et les capacités de la nature. Le système économique ne peut pas fonctionner sans ressources. Pourtant les économistes orthodoxes oublient généralement de se demander d’où proviennent ces ressources. Si l’on prend un peu de recul, on voit clairement que les prix du marché masquent les valeurs des ressources extraites des écosystèmes.
DECONNEXION
De nos jours, le système financier est déconnecté de sa propre réalité économique. Les montants des devises en circulation financière dépassent déjà 50 fois le PIB mondial effectif. Du point de vue de la stabilité, ce qui est grave est que 98% de cette bicyclette financière circulent à une vitesse infinie comme celle de la lumière tandis que la reproduction de biens et de services, les 2% restant, ne progresse qu’à pas de tortue malgré les bonds en avant technologiques.
Entre 1950 et 2007, la consommation d’eau a triplé, celle des combustibles fossiles a quintuplé, celle de la viande a grimpé de 550%, les émissions de dioxyde de carbone ont augmenté de 400%, le PIB mondial a augmenté de 716%, le commerce mondial de 1.568%, les frais mondiaux de publicité sont passés à 965%, le nombre de touristes sortis de leurs frontières a augmenté de 2.860%, le nombre d’automobiles est passé de 53 millions en 1950 à 565 millions en 2002 et la consommation de papier a bondi à 423%, entre 1961 et 2002 dans ce dernier cas. Les importants gains d’efficacité sont vite absorbés par l’augmentation de la consommation.
Aristote employait le concept de chrématistique (du grec khrêma, richesse, possessions) dans le sens que nous donnons de nos jours à cette économie. Pour ce philosophe, la chrématistique répondait à un ensemble de stratégies qui permettait à qui les déployait d’accumuler de plus en plus d’argent, et donc de pouvoir, permettant d’imposer ses décisions, mêmes les plus discutables.
La chrématistique d’ Aristote était, bien sûr, un comportement condamnable, contre nature, qui déhumanisait ceux qui la mettaient en oeuvre. Aristote concevait déjà le risque que la chrématistique s’affranchisse de l’économie et vise non plus à la satisfaction des besoins mais à un enrichissement illimité.
Elle présentait le risque de confondre le moyen (l’argent) et la fin en soi. Il est évident que, lorsqu’on parle d’économie dans le monde actuel, on parle de chrématistique. Nous sommes bien loin de la définition initiale et intéressante liée à l’économie en tant que gestion des ressources de la maison ou du milieu de vie.
CROISSANCE SANS DEVELOPPEMENT
Les économies des pays “en voie de développement” croissent mais leur développement n’arrive jamais. Seul le PIB s’élève dans la mesure où leurs exportations de matières premières augmentent : le soja, la viande, les biocombustibles, les minéraux etc… Ces ressources naturelles sont extraites au moindre prix possible, ce qui provoque la dégradation du milieu naturel, social et culturel de ces pays. Il importe donc de distinguer ce qu’est la croissance de ce qu’est le développement. En fait de croissance, les cellules cancéreuses croissent aussi et finissent par tuer un organisme tout entier. Nous ne savons pas identifier les acteurs sociaux par leurs fonctions spécifiques axées sur le développement du bien commun. Comme le dit Eduardo Galeano, “le sous-développement n’est pas une étape du développement mais sa conséquence”.
Tous les jours, des millions de personnes sont jetées par dessus bord de ce modèle de croissance totalement irrationnel et, tôt ou tard, elles réagiront face à la pression brutale, non seulement économique mais aussi environnementale, qu’elles subissent. Le changement climatique rendra cette situation encore plus évidente.
ECONOMIE ECOLOGIQUE
L’économie écologique est une discipline qui traite de la gestion de la soutenabilité. Elle ne consiste pas seulement à assigner un prix à un bien ou à une ressource naturelle déterminée. Elle vise à comprendre de façon holistique et intégrale ce qu’il en est et ce qu’il advient de cette ressource.
Nous concevons les systèmes productifs comme des flux d’énergie et de matériaux. C’est comme imaginer une grande caisse où les ressources (matières premières et énergie) entrent, se transforment et ressortent. Cherchons-nous à savoir ce qui se passe dans cette caisse, à quel degré d’efficacité ces ressources sont utilisées et comment atteindre la prétendue soutenabilité ?
L’objectif n’est pas seulement de trouver une réponse académique mais vraiment de mettre entre les mains des décideurs de politiques publiques l’ensemble des instruments qui vont leur permettre d’affronter les conflits autour de l’utilisation des ressources (EAU – SOL – BIODIVERSITÉ) requises par les populations locales et les marchés.
MISE AU POINT SYSTEMIQUE
L’économie écologique adopte la théorie des systèmes pour comprendre les phénomènes écologiques et les intègre aux études des limites physiques et biologiques dues à la croissance économique. Elle étudie les sociétés comme des organismes vivants ayant des fonctions telles que le captage de l’énergie, l’utilisation des ressources et de l’énergie de la nature et l’élimination de leurs déchets (métabolisme social). Ces métabolismes, urbain, rural ou industriel, fonctionnent de diverses façons, en étapes différentes depuis le captage de l’énergie jusquà son élimination.
SERVICES ENVIRONNEMENTAUX
L’économie écologique analyse le flux d’énergie et de matériaux pour attribuer leur vraie valeur aux ressources naturelles et à la nature elle-même, en tant que grande prestataire de services écologiques.
Parmi les services écologiques, nous trouvons par exemple le cycle de l’eau. Imaginez par exemple ce qui se passe si le cycle de l’eau s’altère à l’échelle terrestre. Il risque de se produire d’immenses sècheresses et des écosystèmes entiers peuvent disparaître. Pourtant nous ne valorisons pas l’eau comme il convient, même pour l’accès à l’eau potable. Avant l’arrivée des systèmes capitalistes, beaucoup de communautés pouvaient prendre de l’eau au bord des rivières. De nos jours, il faut décontaminer cette eau pour pouvoir la boire et de surcroît on prétend la faire payer à ces communautés alors qu’auparavant ils l’avaient de manière non polluée. Qui doit assumer la charge de cette situation ? Qui doit en payer les frais ? Ces communautés ?
Un autre aspect important est le cycle des substances nutritives dans le sol que nous sommes en train d’altérer actuellement. Nous avons déjà altéré le cycle de l’azote. Ce qui provoque des problèmes dans l’agriculture, la production des aliments. Récemment, un économiste affirmait qu’à l’échelle mondiale, le PIB de l’agriculture était insignifiant parce qu’il représentait à peine 3% du PIB mondial. Et si ces 3% disparaissaient, que se passerait-il ? La réponse est très simple : nous n’aurions rien à manger. On ne peut pas analyser la valeur des aliments d’après leur part dans le PIB mondial.
s’occupent de polliniser différentes fleurs. Actuellement, nous affrontons une crise mondiale des pollinisateurs due aux énormes quantités d’agents agrochimiques que nous injectons dans le système. Cette diminution des pollinisateurs affecte considérablement la production dans diverses régions du monde. Cela signifie moins d’aliments pour tous. Si les fleurs ne sont pas fertilisées, il n’y a pas de graines et s’il n’y a pas de graines, il n’y a pas de nourriture.[/one_half]
Tout cela n’arrive pas à être pris en compte correctement dans le cadre des importants services écologiques que l’humanité doit gérer et protéger. Il ne s’agit pas que ces services soient payés mais que l’on reconnaisse la prestation inestimable que la terre nous fournit gratuitement et dont nous n’avons pas conscience.
VARIETÉ DES SERVICES
Les services écologiques sont les énormes bénéfices obtenus par l’être humain grâce aux fonctions des écosystèmes. On trouve parmi eux le maintien de la composition gazeuse de l’atmosphère, l’équilibre du climat, la maîtrise du cycle hydrologique qui fournit l’eau douce, l’élimination des déchets et le recyclage des nutriments, la production et la préservation des sols ainsi que le maintien de leur fertilité, le contrôle des organismes nuisibles qui attaquent les cultures et propagent des maladies humaines, la pollinisation des cultures et le maintien d’un immense patrimoine génétique d’où l’humanité a tiré les éléments qui forment la base de son développement, comme les semences, les animaux domestiques, les médecines et les produits industriels.
EXTERNALITÉS
Qu’est-ce qu’une externalité ? C’est un coût écologique non intégré dans les comptes des entreprises ou des industries. Beaucoup d’entreprises se qualifient elles-mêmes de “performantes” par leur mode de production parce qu’elles n’incluent pas dans leurs comptes les dommages provoqués. Je provoque un dégât, m’en décharge sur une autre entreprise ou sur l’environnement et n’en assume pas la charge. C’est une externalité. Cela peut consister simplement à prélever de l’eau à 20° C dans une rivière et à la reverser à 45°, en affectant les poissons de cette rivière ainsi que les entreprises de pêche en aval. Quand je ne prends pas cette situation à ma charge, je provoque une externalité.
L’économie écologique postule l’ “internalisation des externalités”. Ce n’est pas un jeu de mots. Ce que nous réclamons est que ceux qui provoquent ces externalités les comptabilisent et les incorporent dans leurs frais. Et cela peut contribuer à changer entièrement les processus de production. De nos jours, il y a des centaines de processus productifs totalement dépassés et inefficaces en termes environnementaux.
En même temps, il existe des technologies alternatives que l’on n’emploie pas uniquement pour des questions de coûts. Il faut travailler de concert avec des décideurs de politiques publiques pour qu’ils incitent eux-mêmes les entrepreneurs à réduire leurs externalités. Il faut aussi dûment informer l’ensemble de la population de ces nouvelles technologies et de la nécessité de les mettre en oeuvre.
On peut considérer les externalités à l’échelle locale, régionale et mondiale. En général, les pays développés ont amélioré leur efficacité écologique ces dernières années. Néanmoins, ce calcul ne tient pas compte de ce que font ces entreprises dans d’autres parties du monde. Beaucoup de ces entreprises implantent une partie de leur passif écologique dans des économies “en voie de développement”. Comme ces pays tiennent à attirer des fonds d’investissements, leurs gouvernants acceptent d’importer des dommages écologiques sans consulter leur propre population.
C’est ainsi que de nombreuses sociétés transnationales transfèrent dans nos territoires les technologies polluantes qu’elles n’utiliseraient pas dans leurs pays d’origine.
Un économiste en chef de la Banque Mondiale (tout le monde connaît l’affaire de L. Summers) a émis il y a quelques années, la recommandation, filtrée et publiée par The Economist, d’implanter le passif ambiental (l’externalité) dans les territoires où l’indemnisation économique provoqué par la perte de vies ou les maladies résultant des impacts d’entreprises étrangères contaminantes implique le coût marginal le plus faible.
OUTILS
Dans l’économie écologique, on parle aussi de “nouveaux indicateurs” nécessaires pour orienter un changement de paradigme. Un exemple de ces indicateurs est l’empreinte écologique qui vise à sensibiliser l’opinion sur l’emploi des ressources naturelles. La mesure de l’empreinte écologique est le nombre d’hectares nécessaires pour satisfaire les besoins de base d’une personne et pour gérer ses déchets et leur pollution.
Actuellement, l’empreinte écologique moyenne mondiale se situe à 3 hectares par personne. Avec une population mondiale proche de 7 milliards, la surface de la terre entière ne suffit pas pour satisfaire les besoins de base de l’humanité. L’augmentation du rendement de la production alimentaire ne résout pas le problème. Ce que nous devons changer est le paradigme de production et de consommation des sociétés.
Tandis qu’en Inde et dans de nombreux pays en “voie de développement” chaque personne consomme en moyenne l’équivalent énergétique de 2000 kilocalories par jour, ce chiffre varie entre 20.000 et 100.000 kilocalories dans les pays développés. Cette consommation est très élevée et, convertie en hectares, elle se situe au-dessus de 10 ha aux Etats-Unis par exemple, contre 1 ha en Inde, au Kenya ou au Maroc.
D’autres indices associés sont l’empreinte hydrique (quantité d’eau nécessaire pour produire un bien déterminé) et l’empreinte de carbone (qui mesure les émissions de CO2 engendrées le long de la chaîne de fabrication d’un produit ou d’un service). Ces deux indices vont assumer une importance sans cesse croissante dans les débats internationaux liés au changement climatique et à la crise mondiale de l’eau.
Les impôts, les subventions, les instruments de régulation indirecte des systèmes économiques sont aussi une alternative, un palliatif utilisable afin de réguler partiellement l’utilisation des ressources.
Si les indicateurs techniques sont adéquats et les dommages par contamination clairement mesurables, établir un impôt sur une production déterminée, pouvant même empêcher de mettre oeuvre cette production, est une mesure positive. Toutefois, si cet impôt vise uniquement à prélever un revenu supplémentaire sur une activité polluante, cela ne va pas.
D’un autre côté, l’application de subventions aux technologies propres est aussi une voie intéressante à promouvoir. Par exemple, dans le bassin du fleuve de la Plata, l’attribution de subventions à la production agricole selon des pratiques de gestion durable telles que l’emploi de terrasses. Les agriculteurs profitent de ces subventions pour mettre en oeuvre ces pratiques et récupèrent cet investissement, en deux ou trois ans, grâce à l’augmentation de la productivité dans leurs champs. Il en résulte une augmentation du revenu de l’agriculteur, à l’échelle individuelle, et pour l’Etat qui perçoit plus d’impôts.
Un autre des instruments qui apparaissent à moyen terme est l’intégration dans les comptes des externalités précitées. Les économistes écologiques parlent de calcul des “intangibles”, qui reprend en compte la valeur des ressources naturelles dans le processus de production.
Par exemple, lors des débats sur les flux mondiaux d’échange de produits, il est important de prendre en compte les importations d’eau virtuelle, c’est à dire la quantité d’eau utilisée pour obtenir un produit. Un pays qui importe ce produit considère l’emploi qui est fait de cette eau comme un coût nul et ne l’inclut pas dans ses comptes.
Dans le même sens, on peut parler de “sol virtuel”, c’est à dire la quantité de nutriments qui passent dans le soja, la viande, le bois et tous les produits auxquels le sol sert de ressource de base. Jusqu’à ce jour, on considère cela comme un coût nul. Pourtant, au final, il faut bien remplacer les nutriments au moyen de fertilisants minéraux que l’on paye 1500 USD la tonne. Comment peut-on exporter des nutriments à un coût nul et ensuite payer de tels prix pour les récupérer ? Cette relation doit être réexaminée à moyen terme au cours des discussions que nous avons à l’ONU.
On parle aussi beaucoup du remplacement du PIB (Produit Intérieur Brut) par un autre type d’indicateurs. Cela a à voir avec la comptabilité verte. Les pays vont devoir établir une sorte d’inventaire “vert” lié à la protection des “intangibles”, grâce aux formes de production les plus soutenables parmi les nouvelles technologies ou les technologies primitives abandonnées mais qui permettent un usage plus performant des ressources.
Pour cela, il faut arrêter de regarder les problèmes avec un seul critère de jugement, comme c’est le cas pour le PIB et commencer à lire la réalité d’une façon tout à fait différente où l’économique, le social, l’écologique et le culturel sont pleinement considérés de manière intégrée. Ces systèmes multicritères sont la cerise sur le gâteau de l’économie écologique.
MOT CLEF
L’économie écologique a été considérée comme un “vaisseau amiral” dans la discussion sur l’emploi de ressources naturelles à la PNUMA (PNUE) lors du débat sur la la nécessité de reconversion vers une “Economie Verte”. D’abord, il faut comprendre que les systèmes économiques dépendent exclusivement de la nature pour continuer à fonctionner. Ensuite, il faut reconsidérer le thème des services environnementaux et des externalités. Enfin, il faut concevoir un mode de production et de redistribution équitable et durable des bénéfices.
Le problème est qu’actuellement, les groupes d’entreprises qui polluent le plus emploient le terme de “durable” (on dit aussi “soutenable” Ndt). La durabilité est devenue un “chemin vers” mais jamais un objectif final. Nous pouvons voir clairement que l’homme est une espèce parasite sur une planète limitée. Cette espèce doit savoir contrôler ses orientations, totalement abusives aujourd’hui. Ces orientations ne passeront pas par l’économie mais par un changement de paradigme dans une vision socio-environnementale qui abandonne l’anthropocentrisme. D’ici là, le “développement durable” continuera d’être une devanture pour beaucoup d’organismes, d’entreprises ou de ministères qui s’autoproclament “durables”.
TROIS REVOLUTIONS
TROIS REVOLUTIONS
Ces derniers siècles, l’humanité a traversé trois grandes révolutions technologiques.
La première fut la révolution industrielle, qui a permis une expansion sans précédents de la production de biens matériels et l’accès à des régions et des ressources extrêmement lointaines sur la planète entière.
Ensuite, beaucoup plus récemment, nous avons abordé la révolution technologique, avec l’apparition de la biotechnologie, des nanotechnologies, de la technologie des nouveaux matériaux et des communications, qui permettent des flux rapides d’informations et de nouveaux modes d’appropriation de la nature.
La troisième, la révolution de de cette première étape du XXIe siècle, devra être la révolution de la soutenabilité. Pour pouvoir continuer à habiter la terre, l’homme devra faire appel à tout son savoir et à ses connaissances les plus variées pour mener à bien la recherche, dans tous les sens, de modes de coexistence avec la nature.
Voir aussi : Sociedad Internacional de Economía Ecológica (ISEE), Red Iberoamericana de Economía Ecológica (REDIBEE)